Les Kanjis, définition, utilité et mon apprentissage personnel
Les Kanjis, définition, utilité et mon apprentissage personnel

Les Kanjis, définition, utilité et mon apprentissage personnel

Une des choses qui rebute énormément ceux qui essayent d’apprendre la langue Japonaise est l’existence des Kanjis.

Que sont les Kanjis ?

Les Kanjis représentent un des trois « alphabets » japonais, et c’est de loin le plus compliqué. Il est composé de plus de 2200 caractères, plus ou moins courants, utilisés dans quasiment chaque phrase écrite japonaise. Leur apprentissage est donc un passage obligé pour ceux qui voudraient maîtriser la langue sur le bout des doigts.

Un Kanji est un caractère issu du vieux chinois qui permet d’exprimer une idée (ou plusieurs idées).

Par exemple, 木 est le caractère associé à l’idée de l’arbre et il apparaîtra à l’écrit dès qu’on veut parler d’un arbre : その 木 です C’est cet arbre.

Pourquoi des symboles chinois ? Tout simplement parce que le japonais était au départ un langage oral. Lorsque des marchands chinois sont venus sur l’archipel il y a fort fort longtemps, les Japonais ont décidé d’adapter le système d’écriture Chinois de l’époque au japonais parlé du moment… Alala, si seulement c’était des marchands utilisant un alphabet romain, les choses seraient plus simples pour moi… Si seulement ! 😩

Du coup, si je connais les Kanjis, est-ce que je saurais lire le chinois?

On pourrait très bien se dire que, vu que des caractères chinois ont été utilisés pour créer le système écrit japonais, alors apprendre le japonais aide à apprendre le chinois…

Sauf qu’en fait… pas vraiment. 😓

Déjà, les caractères utilisés pour les kanjis sont ceux de l’époque. Entre-temps, la langue chinoise a évoluée, les significations ont changées… Même le chinois simplifié, qui utilise grosso modo des kanjis, n’a pas toujours la même prononciation ni même le même sens !

En gros, d’après ce qu’on m’a expliqué, connaître le japonais aide à apprendre le chinois comme connaître l’espagnol aiderait à apprendre le portugais… C’est-à-dire un peu, mais pas trop quand même.

Pourquoi les Kanjis sont-ils si difficiles à apprendre?

Outre leur nombre, les Kanjis sont en eux-même pas mal compliqués à mémoriser, plus que les Hiraganas ou les Katakanas (qui sont les deux autres alphabets).

Pourquoi?

Pour commencer, cette adaptation des caractères Chinois à une langue existante est à l’origine du fait que les Kanjis ont (sauf exception) au moins deux prononciations différentes. En plus, il n’y a pas vraiment le logique dans la prononciation (mais ça vous vous en doutiez je suppose 😓).

Outre cela, chaque kanji peut représenter plusieurs idées, et seul le contexte permet, à l’écrit, de déduire laquelle de ces idées est exprimée. Ces idées sont souvent proches en sens, (comme par exemple 児 qui signifie à la fois nouveau-né, enfant et petit animal) mais elles sont parfois complètement différentes, (comme par exemple 凸 qui veut dire convexe, inégal… mais aussi gros sourcils ! 😑). Il faut donc aussi trouver un moyen d’apprendre ces différents sens.

Pour couronner le tout, les caractères chinois empruntés étant assez vieux et ayant été changés à plusieurs reprises au cours de l’Histoire Chinoise, la logique derrière la conception des Kanjis s’est un peu (beaucoup) perdue au fil du temps. Les étymologues eux-mêmes ont souvent des doutes sur le pourquoi du comment et ne sont pas d’accord entre eux. En effet, entre les ajouts phonétiques et les successions de simplifications à outrances, on se retrouve face à des caractères énigmatiques que l’on est malheureusement obligés d’apprendre par cœur sans avoir grand chose à quoi se raccrocher.

En effet, si il est logique que le kanji de la forêt s’écrive 森 sachant que le kanji de l’arbre s’écrit 木 (une forêt est un endroit où il y a plusieurs arbres, logique), quelle logique peut bien se cacher derrière le kanji de l’étiquette (et du billet de banque) qui s’écrit comme ça 札, avec le symboles de l’arbre et celui de l’hameçon de pêcheur ? 🤯

Tout ça pour dire qu’il fait globalement l’unanimité que l’apprentissage des Kanjis c’est long, très long (sauf si vous avez une super mémoire photographique, auquel cas je suis jalouse 😋). Les Japonais eux-mêmes mettent des années à tous les connaître, le système scolaire japonais les leur faisant apprendre du primaire jusqu’au lycée ! C’est dire le travail à fournir. 😓

C’est pourquoi je pense que foncer tête baissée sans un plan qui vous convienne peut vous faire perdre beaucoup de temps et de motivation. En effet, nous sommes tous différents face à l’apprentissage, et c’est pourquoi il est important de prendre le temps de tester différentes méthodes pour trouver celle qui vous va le plus.

Moi par exemple, je sais que tous les kanjis que j’ai essayé d’apprendre via Duolingo (c’est à dire juste via de la répétition et du par cœur dans des phrases à contexte connu) eh bien… un an plus tard, je serais incapable de les écrie, et je ne saurais pas non plus tous les reconnaître.

Par contre, avec la méthode que j’utilise en ce moment, je vois que je progresse et que je retiens plutôt bien les kanjis sur le long terme. Du coup, c’est vachement plus motivant ! ☺️

Et après les Kanjis, c’est fini ?

Malheureusement non, il y a encore un bout de chemin à faire.

Pourquoi?

Parce qu’un mot peut être vu comme une idée OU une association d’idées. Du coup, un mot en japonais sera souvent représenté par un OU plusieurs Kanjis. Pour connaître tous les mots, il faut donc connaître tous les Kanjis ET les associations de Kanjis qui font des mots à part entière.

Un exemple pour que ce soit plus clair : un oiseau = 鳥, un cygne = 白鳥. Pour le cygne, le kanji de blanc et celui de l’oiseau sont réunis ensemble (car l’attribut de blanc a été choisit par les Japonais pour distinguer le cygne des autres oiseaux). Si j’écris 白鳥 好き です ça ne veut pas dire que j’aime les oiseaux blancs en général, mais bien que j’aime les cygnes.

(Pour plus d’information, je vous conseille cette excellente vidéo (et celles qui suivent) de Mr Julien Fontanier, professeur de japonais à l’université qui met ses cours gratuitement sur YouTube.)

Comment moi j’apprends les Kanjis ?

Moi, déjà, j’apprends en autodidacte. Comme je l’ai déjà mentionné, j’ai perdu pas mal de temps en testant des trucs qui ne me convenaient pas, et finalement, à force de recherches sur le sujet, j’ai trouvé une méthode que j’aime bien: s’inventer des histoires à partir de clefs.

Je ne sais pas si c’est la meilleure méthode au monde, ni si je ne finirai pas par la regretter plus tard (vu que je suis en plein milieu de mon apprentissage), mais au moins, elle a l’avantage que j’arrive à tenir dans la longueur, et ça c’est pas rien.

Méthode clefs et histoires

Cette méthode est basée sur le livre de Yves Manniette intitulé « Les Kanjis dans la tête » avec lequel je travaille principalement.

Déjà, une première spécificité est que j’apprends d’abord la signification des Kanjis avant leur prononciation. Je commence donc certe par le plus difficile, contrairement à la plupart des méthodes d’apprentissage, mais j’aime bien apprendre dans ce sens. En effet, une fois que j’ai appris le sens d’un kanji, je trouve que lui associer sa prononciation est super fluide et rapide. En plus, cela m’arrange bien car j’ai envie d’apprendre à lire le plus vite possible (et d’utiliser la lecture pour ensuite m’immerger un maximum dans la langue japonaise).

Dans les faits, l’apprentissage d’un kanji et de ses significations se fait en décomposant le kanji en différents morceaux, appelés clefs. Ces clefs peuvent être des kanjis à part entière (comme dans le kanjis de la forêt 森 où 木 est lui-même le kanji de l’arbre), mais aussi des morceaux de kanjis que l’on rencontre souvent sans qu’ils n’aient aucune signification seul (comme 𠂉). Pour chacune de ces clef, j’associe une signification spécifique, et je retiens mon kanji en me créant une histoire mentale qui utilise ces différentes clefs.

Par exemple, pour reprendre notre exemple de 札 : quand je vois ce kanji, je m’imagine un jardin botanique où sur chaque arbre il y aurait un hameçon de pêcheur avec un étiquette indiquant le nom du-dit arbre. Ainsi, cette histoire farfelue me permet d’associer la clefs de l’arbre et du hameçon à la signification « étiquette » de 札.


En pratique

Le livre de Yves Maniette « les Kanjis dans la tête » propose des clefs et des significations pour chacune d’entre elles. À partir de celles-ci, le livre nous raconte une histoire par kanji, et ce pour les 2222 les plus usités.

Extrait du livre « Les Kanjis dans la tête »

À la lecture, j’essaye de retenir l’histoire proposée. Lorsque cette histoire ne me plaît pas ou que je n’arrive pas à bien la retenir, je m’invente la mienne. De plus, j’associe certains Kanjis avec des musiques ou autres souvenirs de ma vie, histoire que cela me marque plus. Pour m’aider à tout bien retenir j’utilise :

  • L’application Obenkyo (Android) sur mon téléphone pour traquer ma progression (les Kanjis peuvent être classés par chapitres du livre) et m’entraîner avec des QCM.
  • L’application Anki (Android ou Apple ) avec ce deck de cartes , qui me permet de tous les jours travailler environs 30 minutes mes Kanjis (j’aime bien le côté « petite dose régulière » 😊). Pour chaque carte, j’écris aussi le kanji associé car j’ai découvert qu’écrire à la main chaque kanji me permettait de vraiment mieux les retenir (par contre je ne m’applique que moyennement, histoire de gagner du temps, l’écriture n’étant pas ma priorité).
Application Obenkyo où je peux sélectionner les kanjis que je viens d’apprendre et que je veux réviser en QCM.
Application Anki où je viens de dévoiler la correction d’une des cartes du jour. À moi maintenant de préciser si j’avais bien la bonne réponse et, si oui, avec quel degré de facilité je l’ai trouvée.
Mon carnet où, à chaque carte de mon deck Anki, je note le kanji correspondant pour m’aider à retenir. J’écris vite et de manière peu appliquée, mais malgré tout ça reste globalement lisible.

Par contre, je dois parfois m’adapter un peu sachant que je travaille sur la toute dernière édition du livre. En effet, cette version a quelques changements mineurs par rapport à celle utilisée par Obenkyo et Anki, mais ce n’est pas insurmontable non plus.


Avantages et inconvénients

Un avantage certain de cette méthode est qu’il n’y a qu’une 80 aines de clefs, donc j’ai beaucoup moins de par cœur pur à faire.

De plus, pour moi, l’apprentissage par association d’idées est vachement plus rapide qu’un apprentissage par cœur classique (dyslexie oblige). En effet, plus une histoire est forte ou rigolote, plus elle me marque et j’y repense facilement en regardant le kanji. (Il me semble que c’est d’ailleurs une méthode employée par certains mentalistes pour les aider à retenir beaucoup de choses efficacement et rapidement).

En plus, l’ordre d’écriture des traits étant assez logique, il me suffit généralement de connaître la manière générale d’écrire un kanji, puis la manière d’écrire chacune des clefs, pour réussir à écrire mes Kanjis sans soucis (sauf les quelques exceptions qui ont un ordre de traits chelou et pas logique. Sauf que ceux-là ils m’énervent, donc j’ai décidé que, pour l’instant, j’allais les ignorer et les écrire logiquement (oui, c’est vous que je regarde 左 et 右, avec votre ordre de trait différent sans aucune raison valable 😡)). 😅

Ici on commence par le trait horizontal
Ici on commence par le trait vertical

Par contre, cette méthode ne fonctionne pas chez tout le monde. Je connais en effet des gens qui sont plus à l’aise avec l’apprentissage des Kanjis un à un par cœur. D’autres encore, sont gênés par le fait d’apprendre de « fausses » histoires à propos de Kanjis qui avaient un réel sens et une réelle logique derrière eux, et ce même si ce savoir nous est en partie inaccessible aujourd’hui… Donc encore une fois, à vous de voir si cela vous convient !

Au fait, si jamais vous êtes vous aussi en train d’apprendre le japonais (ou que vous l’avez déjà appris), n’hésitez pas à partager en commentaire la méthode que vous utilisez et qui vous convient le plus. 😉

Et mon Blog dans tout ça ?

Rassurez-vous, je ne suis pas payée par Mr Maniette pour promouvoir son livre. Je ne suis pas non plus prof de japonais et je ne compte pas le devenir.

C’est juste que … à force de me créer des histoire avec des kanjis, certains d’entre eux me marquent plus que d’autres. Parmi ceux-là, certains me font sourire, d’autres me donnent envie de chanter, d’autres m’apaisent, … et certains m’énervent au plus haut point ! ☺️😌😡

Et tout ce panel d’émotions, bah ça donne envie d’en garder une trace écrite pour me souvenir plus tard de cet apprentissage avec nostalgie, mais surtout ça donne envie de partager mon expérience avec d’autres !

En plus, ça pourrait même aider/motiver des gens, qui sait ?

C’est pourquoi, j’ai décidé de créer la catégorie d’articles « ces Kanjis qui m’ont marqués », et j’y ai déjà mis un article à propos du Kanjis de la Cascade. Lien ici.


Sur ce, je vais donc de ce pas retourner apprendre mes kanjis (j’en suis a 1000 kanjis retenu au moment où j’écris ces lignes), je vous dis donc à bientôt et j’espère que cet article vous aura plu !

Des bisous 😘

じゃね!

Sources

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