Il se trouve que le dimanche 1er janvier, tard dans la soirée, nous avons décidé d’aller nous balader dans le quartier de Shibuya.
Shibuya est probablement l’un des quartiers les plus iconiques de Tokyo. Il y a de gigantesques écrans publicitaires dans les rues, un passage piéton diagonal immense, un monde fou, une atmosphère nocturne qui a des airs futuristes à la « Blade runner », du street art (seul endroit au japon où j’ai vu des graffitis pour l’instant), une night life active… Bref, on sent bien qu’on est dans une mégalopole et non dans la cambrousse. Si un jour vous visitez Tokyo, il est fort probable que vous preniez le temps d’y faire un tour.
Petit conseil personnel
Moi, le petit conseil que je vous donnerais avant de faire un tour à Shibuya, ça serait de jouer au jeu vidéo « The World Ends With You » (sur Switch et Nintendo DS).
En effet, je suis allée à Shibuya deux fois dans ma vie, une fois avant d’avoir joué au jeu, il y a 3 ans en pure touriste, et une autre fois il y a une semaine, un an après avoir joué au jeu.
Eh bien, autant vous dire que je n’ai pas du tout vécu la même chose d’une fois à l’autre.
Il y a trois ans, j’ai appris l’histoire de Hachiko (le chien qui est représenté en statue juste à la sortie du métro*), j’ai traversé le fameux « shibuya crossing » en regardant les énormes écrans de télé, j’ai rapidement repérée la statue Moyai en forme de Moai** dans un coin… et je ne me souviens de pas grand-chose d’autre…
*Hachiko était un chien qui avait pris l’habitude d’attendre son maître à la station de métro de Shibuya chaque soir où celui-ci partait travailler, histoire de marcher jusqu’à leur domicile ensemble. Malheureusement, après plusieurs années, le maître mourut sur son lieu de travail. Ce soir-là, Hachiko attendit son maître à la station, en vain. Pourtant, Hachiko revint le lendemain, et tous les jours qui suivirent, attendre son maître à la station à l’heure où celui-ci avait l’habitude de rentrer. Il continua ainsi de venir pendant plus de neuf ans, jusqu’à sa mort. Cette histoire de loyauté sans faille marqua beaucoup les Japonais, et une statue de Hachiko fut érigée devant la station de métro, à l’endroit où celui-ci attendait.
**Statue offerte par l’île volcanique de Niijima, île sous la supervision de l’administration de Tokyo. Le mot « Moyai » signifie en dialecte de l’île « travailler ensemble », et ressemble énormément au nom des statues de l’île de Pâques, d’où l’hommage.
Cette fois-ci par contre, se balader dans les différentes rue du quartier fut un vrai régal ! C’était comme une grande chasse au trésor où le but était de retrouver les endroits marquants du jeu.
En effet, l’intégralité de « The World Ends With You » se passe dans une retranscription plus ou moins fidèle des rues de Shibuya, le tout avec un style graphique prononcé qui rend bien l’ambiance « jeune et cool » du quartier.
Ce jeu est fort sympathique, avec son gameplay original (par exemple, c’est le seul jeu que je connaisse qui arrive à te donner vraiment envie d’augmenter le niveau de difficulté des combats), son histoire vraiment sympa et accrocheuse, le tout avec bonne dose d’auto-dérision… autant vous dire que j’en ai des bons souvenirs 😊.
En plus, l’avantage de ce jeu est qu’il permet de se créer le cosplay le plus facile du monde : une casquette noire, un pull à capuche rouge, un sac vert militaire et hop ! Il vous suffit ensuite de vous poser contre un mur près d’un passage piéton de Shibuya pour faire parfaite illusion d’être un reaper.
Alors oui, c’est vrai, le Shibuya de la vraie vie manque de badges, de cochons verts à battre, de Tin Pin (quoique ça c’est pas si grave en fait 😅), et d’Interro du Reaper … mais il n’empêche que c’est quand même un vrai plaisir d’essayer de reconnaître les lieux phares du jeu dans la réalité, en plus de donner un autre point de vue du quartier.
En plus, à chaque fois que je reconnaissais un lieu, des souvenirs du jeu refaisaient surface dans mon esprit. C’était comme rentrer dans une bulle temporelle, à nous revoir en train de jouer ensemble dans notre minuscule appartement en France, en plein confinement, seuls face au monde, alors que dehors la Covid se répandait pour la toute première fois… Puis je revenais à la réalité, me rendant compte que je suis désormais au Japon, en train de vivre ma propre aventure… Petite prise de recul sur le temps qui passe… ☺️
Par contre, il y a des travaux en ce moment au niveau de la gare. On commence déjà à repérer quelques changements. Malheureusement, si jamais le quartier se retrouve trop métamorphosé, peut-être que mon Shibuya virtuel ne sera bientôt plus que des vieux souvenirs, qui sait.
Shibuya, un autre Japon
Par contre, Shibuya un dimanche soir, ce n’est pas aussi « respectueux des règles » et « calme » que le reste du Japon. Il faut dire qu’on y était le 1er au soir, donc un jours férié, mais je ne m’attendais pas à voir du verre cassées près des bars, ou des ordures par terre, ni à croiser plein de jeunes sans masque à parler fort et rigoler… En un sens, on se serait cru retourné à Paris, le côté craignos en moins. 😅
En effet, venant de France, les « délinquants » d’ici me font plus rire qu’autre chose. Malgré la barrière de la langue, on les reconnaît quand même assez vite : on les voit traîner en bande et parler fort, avec leur mimiques typiques, et on voit les autres japonais essayer de les éviter au maximum pour ne pas avoir d’ennuis… Mais quand il suffit juste qu’un agent de circulation de la route leur fasse un signe du bout de son bâton lumineux pour que toute la bande parte sans broncher, ces délinquants perdent tout de suite toute crédibilité à mes yeux 😂. Parfois j’ai vraiment l’impression que pour ce qui est de se balader la nuit dans les rues, vivre au Japon c’est vraiment comme jouer en mode facile 😁.
Alors par contre oui, il y a à Tokyo des histoires d’arnaques dans les quartiers « chauds », où des employés vont vous racoler dans la rue (vous proposant un verre gratuit par exemple) dans le but de vous arnaquer dans leur bar… Mais soyons honnête, je pense que ce genre d’histoire existe dans toutes les grandes villes du monde (Paris compris). Les attrapes-touristes ça existe de partout, et le fait que le Japon ait moins de criminalité ne veut pas non plus dire qu’il faut commencer à faire confiance à n’importe qui dans la rue. Des gens qui croient qu’il faut écraser les autres pour être heureux, il y en a malheureusement partout.
Sur ce, je vous dis à bientôt pour de nouveaux coins à découvrir.
Prenez soin de vous et à une prochaine !
さようなら!
Sources :